Favoriser les mobilités actives pour nos déplacements en période de crise sanitaire
Favoriser les mobilités actives pour nos déplacements en période de crise sanitaire
Proposition d’EELV Montreuil – Montreuil l’écologie aux responsabilités - le 23 avril 2020
Nous saluons la décision importante prise par la ville de Montreuil de s’inscrire parmi les premières villes françaises qui ont fait le choix du vélo comme solution pour les déplacements pendant la crise sanitaire.
Nous soutenons naturellement cette orientation qui reconnaît que le vélo doit être privilégié pendant la crise, mais également après, pendant le déconfinement, dont la durée est incertaine.
À Montreuil, 59 % des actif·ves utilisent les transports en commun pour se rendre au travail. En période de déconfinement, un grand nombre de ces usager·es vont se reporter sur des moyens de transport individuels, la voiture ou le vélo. Le défi que la ville de Montreuil doit relever est de faire en sorte qu’un maximum de personnes adoptent la solution vélo, au risque de saturer les transports publics (qui devront respecter des règles strictes de distanciation) et de voir s’accentuer les problèmes liés à l’usage de la voiture en ville (congestion, pollution…).
Dans cette perspective, la ville pourra déployer une politique globale, avec entre autre, un dispositif d'incitation en direction des entreprises locales, pour favoriser l'utilisation de l'indemnité kilométrique vélo en faveur des salariés, ainsi qu'un appui aux initiatives visant à favoriser l'accès à l'achat et/ou à la réparation des vélos.
Comme la ville de Montreuil s’y est engagée, il est donc essentiel de développer des pistes cyclables temporaires. Ces aménagements doivent, toutefois, s’inscrire dans une réflexion plus globale qui permette de repenser la mobilité dans notre ville, dans la continuité du Plan Vélo 2018-2022 de la collectivité.
Un réseau structurant de pistes cyclables
L’absence d’aménagements cyclables en site propre est la première raison invoquée par les personnes qui se détournent du vélo comme moyen de transport.
Les axes structurants sont identifiés dans le plan vélo. Il s’agit, notamment, de finaliser les pistes rue Etienne Marcel et boulevard Chanzy, de réaliser une piste sur les boulevards Paul Vaillant Couturier et Aristide Briand (notamment, pour la desserte de l’hôpital André Grégoire) et sur le boulevard Gabriel Péri et la rue de Stalingrad. Lorsque la largeur de rues en double-sens ne permet pas l’implantation d’une piste cyclable, il conviendra d’envisager la suppression d’un sens de circulation ou des places de stationnement.
Cependant, la pratique du vélo ne dépend pas uniquement de la réalisation de pistes cyclables sur les grands axes. Il est également essentiel d’aménager les axes secondaires, notamment en déployant les “cédez le passage cycliste”, en signalant efficacement les contresens cyclables et en prévoyant l’implantation de nouveaux arceaux et de nouvelles Vélobox pour permettre aux nouveaux usagers de stationner leur vélo.
La pratique du vélo dépend, aussi bien sûr, de l’acquisition d’un vélo. Il convient de mettre en place des aides financières pour les particuliers. La ville doit, notamment s’engager sur un calendrier pour la mise en place de l'indemnité kilométrique vélo pour ses agents. La mise en place de conventions avec les associations de réparation de vélo, OHCYCLO, par exemple devra également favoriser l’acquisition de vélo à moindre coût.
Il est important de soutenir et d'amplifier les programmes de formations à la pratique du vélo, en particulier dans les écoles et les centres de loisirs, et en particulier en direction du personnel de la ville et des publics parfois éloignés de sa pratique.
Faire une place pour les piétons
La mairie devra en priorité s’assurer que les piétons disposent de l’intégralité de l’espace public qui leur est actuellement alloué, en luttant contre le stationnement gênant sur les trottoirs.
De plus, dans de nombreuses rues, les trottoirs étroits ne permettent pas aux piétons de se croiser en respectant les distances recommandées. Il est primordial d’identifier ces rues et de prévoir des aménagements pour permettre aux piétons d’y circuler en sécurité, en particulier en développant de nouvelles zones piétonnes et des zones limitées à 20 km/h, dans lesquelles les piétons sont prioritaires et peuvent emprunter la chaussée. Une fois la crise sanitaire passée, ces aménagements pourront être pérennisés en zones de rencontre et rue aux enfants.
Ces aménagements doivent initier une réflexion durable sur l’importance de rééquilibrer l’utilisation des espaces publics au profit des piétons.
Apaiser la circulation automobile
Pour favoriser l’usage du vélo, il est essentiel que les cyclistes se sentent en sécurité. Les conditions de sécurité sont d’abord garanties par une vitesse réduite du trafic routier. La vitesse devra être limitée à 30 km/h sur l’intégralité du réseau montreuillois, y compris les voies départementales et les axes secondaires à 20 km/h. Afin de s’assurer du respect des limitations de vitesse, le cadencement des feux pourra être modifié pour être adapté à la vitesse moyenne des cyclistes. La ville pourra également revoir la signalétique et installer des radars pédagogiques (aussi appelés panneaux indicateurs de vitesse).
La mairie devra s’assurer que les aménagements réalisés sont respectés par l’ensemble des usagers, notamment par une campagne de prévention contre les incivilités routières.
