top of page

#DemainL'écologie : l'introduction d'Ibrahim Dufriche-Soilihi




Chers amis,

bonjour et bienvenue à toutes et tous pour cette journée Demain l’écologie à Montreuil.


Jamais la crise écologique n’avait atteint ce niveau de dégâts, rendus désormais visibles, tant pour la Terre, que pour le Vivant. Impossible de les citer tous ici en quelques mots. La dernière alerte lancée par le WWF concernant la biodiversité, nous indique par exemple que les populations mondiales de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles, ont régressé de 58 % entre 1970 et 2012.


On se souvient du discours « la maison brule et nous regardons ailleurs » prononcé par Chirac. C’était au Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg… Et que s’est-il passé depuis ? La COP 21 a réuni pour la première fois en 2015 l’ensemble des Etats de la planète certes ; mais pour un résultat non engageant de manière ferme, si bien que les objectifs de réduction du réchauffement climatique ne seront pas tenus. Et cela, sans parler de la position régressive consternante de Trump. Loin de céder à une vision catastrophique et fataliste, les écologistes dans toutes leurs diversités et leurs nuances, dans leurs différents champs d’intervention, sonnent depuis longtemps les alertes, proposent des solutions, élaborent des alternatives, prennent des responsabilités, s’efforcent de construire un mouvement large, pour promouvoir enfin, un autre mode de développement.


Cette construction est un travail de longue haleine, parsemé d’embûches et de forces opposées, qui nous amènent à réinventer nos manières de faire, à repenser nos modes de mobilisation, et a, n’ayons pas peur de le dire, nous remettre en cause. C’est l’objet de cette journée et le choix de la thématique d’aujourd’hui répond justement à cet objectif. En abordant les questions liées à la santé environnementale, nous nous adressons à l’ensemble de la population. Nous faisons en quelque sorte, selon un paradigme qui nous est cher à Montreuil, de l’écologie populaire.


C’est-à-dire en prenant soin de relier de façon lisible, la question écologique avec l’humain, en particulier avec les catégories sociales les plus exposées.


Nos mobilisations montreuilloises pour un service public de l’eau, contre les dangers du Chrome 6 avec l’usine de la SNEM, vont dans ce sens. Au niveau de la France, comment, après les 100 000 décès annoncés des conséquences de l’amiante, après les 48 000 décès annuels prématurés des conséquences de la pollution, après les scandales répétés à cause des pesticides ; n’est-il pas tant de changer radicalement de cap, n’est-il pas tant de réhabiliter la notion de bien commun, et pour cela, de nous en donner les moyens.


Les batailles pour la défense des services publics nous invitent à renouveler notre esprit d’ouverture, à articuler nos combats écologiques avec ceux du monde du travail :

cet aspect résonne particulièrement, avec l’actuelle mobilisation pour le transport public ferroviaire, pour lequel nous plaidons pour un report du transport de la route vers le rail : levier essentiel de la transition écologique.

Nous faisons le pari qu’avec ces échanges, un chemin de co construction pourra se dessiner peu à peu.

Nous faisons le pari que la mise en commun de nos expériences,

de l’expertise scientifique des uns, et de l’expertise citoyenne des autres,

de l’action associative d’une part, et de l’action dans les institutions d’autre part, sera,

dans un état d'esprit débarrassé de toute posture sournoise ou mesquine,

dans le respect de l’indépendance d’action de chacun,

le creuset fertile d’un nouvel élan,

pour que Demain l’écologie soit la force motrice et rassembleuse d’un projet de société durable, équilibré, solidaire, vivable.

Je vous remercie.

bottom of page