Démission de Claude Reznik : son intervention au CM du 27 septembre 2017
"J'ai remis à Patrice Bessac ma lettre de démission du poste de conseiller municipal, démission entérinée par le Préfet de Seine St Denis. Je lui remettrai également dans quelques instants mon écharpe d'adjoint.
Je veux tout de suite souhaiter bonne chance à mon ami Djamel Leghmizi, qui va prendre ma suite dans ce conseil.
Pour des raisons personnelles et familiales je quitte notre ville de Montreuil où j'ai eu la très grande joie de vivre, travailler, militer et rire souvent (très important le rire pour la santé!) durant les 20 années passées.
Je ne suis en effet pas un montreuillois de souche, mais un immigré parisien, intermittent chassé par la spéculation immobilière, que Montreuil a accueilli comme elle sait accueillir tous les citoyens du monde.
Je regretterai le bouillonnement d'idées, l'agitation culturelle, les rapports chaleureux avec les différentes composantes de la population montreuilloise, je regretterai même les salves de critiques que tout élu en responsabilité peut recevoir.
La municipalité de Montreuil peut et doit s'enorgueillir de la mise en route de la rénovation des foyers de travailleurs migrants commencée par le Centenaire et Bara, qui permet enfin aux résidents de vivre dans la dignité. S'enorgueillir également de ses cours d'apprentissage du français qui permettent chaque année à plusieurs centaines d'allophones d'acquérir les bases de leur liberté, comme a pu le souligner dans ces lieux Mme la Préfète à l’Égalité des Chances. Notre municipalité n'a pas à rougir d'avoir permis à une centaine de familles roms de s'intégrer durablement dans notre société. Nos coopérations avec le cercle de Yélimané, avec le village palestinien de Beit Sira ou avec la ville allemande de Cottbus sont citées en exemple dans les milieux de la coopération et de la solidarité internationale. A ce sujet, j'ai une pensée émue envers Mme Cemile Eminoglu, maire kurde de Bismil en Turquie, dont nous n'avons aucune nouvelle et qui est aujourd'hui peut-être emprisonnée, peut-être assassinée.
Je ne regretterai pas ce travail accompli et les belles réalisations auxquelles j'ai pu apporter mon grain de sel durant ces presque dix années passées au service des montreuillois.
Dominique Voynet m'avait confié en 2008 certaines de ces responsabilités et je tiens à remercier Patrice Bessac pour la confiance qu'il m'a accordée en 2014 en renouvelant ces délégations. Je les rends aujourd'hui, certain que mon ou ma successeur/e sauront s'en emparer sans difficulté.
Je ne regretterai pas non plus d'avoir été un des sherpas – et je salue notre collègue Jean Charles Nègre à cette occasion – un des sherpas à l'origine de notre union majoritaire. Je reste intimement persuadé que cette ville ne peut être gouvernée par un seul parti, une seule tendance ou même un seul homme.
Seule une union des femmes et des hommes de gauche, respectueuse des idées de chacun, égalitaire - démocratique en somme - peut venir à bout des tâches à réaliser – considérables - que ce soit en matière de justice sociale ou de préservation de la planète, pour le bien-être de nos concitoyens montreuillois.
Je voudrais tout particulièrement exprimer ma très grande gratitude envers les agents de notre ville avec qui j'ai été amené à travailler, particulièrement le service des échanges internationaux, celui de l'intégration, les antennes de quartier, leurs directeurs, qui m'ont beaucoup appris et appuyé.
Enfin malgré les difficultés que nous connaissons, je souhaite toute la réussite possible à mes collègues et au maire de Montreuil dans la réussite de ce mandat. Je resterai un scrutateur attentif de la vie montreuilloise.
Merci de m'avoir écouté, vive l'idée de la République, vive Montreuil !"