Compte Administratif : intervention de Claude Reznik au Conseil Municipal du 28 juin 2017
Mesdames messieurs les conseillers municipaux et adjoints au maire, Chers montreuilloises et montreuillois
L’examen du compte administratif est un exercice traditionnel qui retrace la réalité de l’ensemble de nos dépenses et de nos recettes. Ce budget marque dans son ensemble une amélioration de la situation financière de la commune, de ses principaux indicateurs et notamment une hausse de notre épargne brute. Epargne brute, c’est à dire notre capacité à financer nos investissements et à rembourser le capital de la dette. Cette épargne était de seulement 12,8 millions d’€ en 2015 elle atteint pour l’exercice passé en 2016 15,8 millions d’euros. Notre épargne nette, c’est à dire que notre capacité d’autofinancement une fois que nous avons remboursé le capital de notre dette reste négative il est vrai à hauteur de -3 millions d’euros en 2016 mais s’est amélioré par rapport à l’année 2015 (-4,13 M€ en 2015). Elle reste néanmoins faible et contraint la ville à un taux de financement de ses investissements par emprunt encore trop élevé.
Cette année la ville a pour la troisième année consécutive accru le remboursement de sa dette (18,7 M€ en 2016).
D’autre signaux positifs doivent également être soulignés une amélioration du taux de réalisation de nos investissements (60 % en 2016) contre 47,5 % en 2015 avec des reports de dépenses d’investissement sur l’exercice suivant (soit cette année) beaucoup moins importantes qu’en 2015.
Si nous pouvons nous féliciter de l’amélioration de ces indicateurs importants, hausse de l’épargne, capacité à investir plus grande, capacité de désendettement en amélioration nous devons rester vigilants sur les leviers qui ont été activés pour restaurer la situation financière de la ville : la compression de nos moyens de fonctionner, un niveau d’investissement relativement peu élevé
Intéressons nous donc à la section de fonctionnement.
En effet ces résultats positifs pour l’exercice 2016 ont été obtenus au prix d’efforts considérables en fonctionnement et notamment sur masse salariale. Des efforts importants consentis par toutes et tous et en tout premier lieu par les agents municipaux avec une baisse de 2,7 M€ des dépenses de personnel entre 2015 et 2016 ajoutée à une forte compression des autres charges de fonctionnement pour la deuxième année consécutive.
Bien sûr les résultats comptent, mais ils ne peuvent se réduire ces objectifs chiffrés à atteindre : derrière les lignes politiques et les objectifs chiffrés, il y a des femmes et des hommes. Ce sont nos agent.es, ce sont les moyens de fonctionner de notre collectivité et donc les services publics offerts aux habitants que nous malmenons. L’importante baisse des dotations aux collectivités y est pour beaucoup.
L’exercice budgétaire de réduction des dépenses de fonctionnement a néanmoins ses limites, et il ne pourrait se poursuivre indéfiniment sans risquer de compromettre notre capacité à offrir des services publics de qualité, à répondre aux besoins de nos concitoyens.
En investissement par ailleurs, malgré l’amélioration de notre capacité d’autofinancement cette année et une nette amélioration de notre taux de réalisation des dépenses d’investissement, les dépenses d’équipement de la commune sont en diminution, elles atteignent à peine 28 M€ en 2016.
C’est un niveau faible pour une commune comme la nôtre, et ce faible niveau compromet notre capacité à entretenir notre patrimoine, écoles, équipements sportifs qui pourrait, si nous n’y accordions pas toute l’attention qu’il requiert, fortement se dégrader et avec lui la qualité des services proposés aux Montreuillois.
C’est aussi notre capacité à innover et à nous adapter rapidement aux mutations profondes, technologiques, à prendre le train de la transition écologique, qui pourrait être entravée si nous ne retrouvions pas une capacité à investir plus élevée.
En conclusion
Si nos indicateurs sont plutôt en amélioration cette période d’incertitude qui pourrait continuer de peser sur les collectivités locales renforce notre conviction de la nécessité d’explorer les zones d’économies réalisables non pas unifformément comme nous avons pu le faire ces deux derniers exercices mais en mutualisant, en rationalisant. Viser la sobriété énergétique dans nos équipements et leurs usages est aussi une source importante d’économie.
Nous devrons aussi aller à la recherche de ressources complémentaires et mobiliser tous les financements possibles : fonds européens, appels à projets nationaux, emprunts citoyens… comme nous l’avons fait en répondant à l’appel à projet de la MGP pour la réalisation du projet EIF dans les murs à pêches. Nous nous appuierons sur le travail engagé par l’élu territorial en charge des financements européens…
Je vous remercie
