5 heures pour le climat et la COP21 à Montreuil : l’intervention d’Ibrahim Dufriche-Soilihi
Le samedi 11 avril, se tenaient les « 5 heures pour le climat » : une mobilisation citoyenne, constructive et festive destinée à mobiliser les montreuillois autour des enjeux climatiques.
Nous vous proposons de retrouver ci-après les principaux extraits de l’intervention d’Ibrahim Dufriche-Soilihi, ainsi que quelques photographies de l’évènement à la suite. Bonne lecture !
<< Il me semble que l’un des enjeux centraux autour de la mobilisation sur le climat est la capacité des écologistes à s’adresser à cette occasion, aux citoyens, aux habitants et bien au-delà des cercles initiés. Alternatiba et la Coalition 21 qui mobilisent notamment les ONG remplissent une fonction essentielle de mobilisation et d’interpellation des décideurs.
Au-delà, localement, et singulièrement à Montreuil, notre rôle n’est-il pas de parler plus directement à la population et de favoriser une prise de conscience la plus large possible ? La Ville elle-même est, tout entière dans sa majorité, mobilisée. La question est : comment fait-on pour susciter une appropriation populaire des enjeux du dérèglement climatique ?
Et là je vois trois leviers, parmi d’autres sans doute, qui doivent permettre aux écologistes de s’adresser aux non initiés, et de favoriser cette appropriation populaire :
Premièrement, les dimensions « pratico pratiques », qui concernent très directement les habitants.
Par exemple, comment réduire les factures de consommation d’énergie, quelles politiques publiques pour aller dans ce sens, mais aussi quels dispositifs techniques, ou pour le dire plus trivialement, quelles « boites à outils » mettre à la disposition des habitants, pour aller dans ce sens. Cette question concerne bien entendu les locataires de logements sociaux, mais aussi les bailleurs, les associations de locataires, voire aussi les petits propriétaires de logements.
Deuxièmement, la dimension santé environnementale
Il est évident que l’exposition croissante constatée face à ce qu’on appelle les « pics de pollution », la multiplication des allergies, le développement de pathologies voire de décès prématurés, suscitent de réelles prises de conscience dans la population, comme les parents inquiets pour la santé de leurs enfants… En leur direction, les écologistes doivent mettre en évidence la nécessité de modifier les comportements, car la santé est avant tout affaire de prévention. On rejoint ici les orientations à prendre en terme de mode de transports.
Troisièmement, L’emploi.
Le chômage de masse plombe les débats et tend à faire passer au second plan la question écologique, à la considérer comme un frein au développement économique et à l’emploi quand la crise est trop violente et les besoins sociaux de base, insatisfaits. Il y a donc lieu de mettre en mouvement la possibilité d’une alternative, et donc de valoriser les solutions, y compris en terme d’emploi, que représente la mise en œuvre de la transition écologique.
C’est le cas avec la rénovation thermique des bâtiments, avec la mise en place de « Fabs labs », des recycleries… C’est aussi le cas dans une ville comme Montreuil, avec la nécessité de promouvoir le co-développement avec les populations pays du Sud, soumises à la pression de la tendance à l’exil, sous le double effet de la paupérisation et du changement climatique.
À ce stade, il me semble que l’échange est utile et indispensable si nous voulons justement construire ensemble, écologistes et citoyens, cette adresse et ces actions en direction des habitants. >> – Ibrahim Dufriche Soilihi, le 12 avril 2015.


